Tentative au San Juan

Publié le par gege

et ce fut le But ...  (phrase célébre par chez nous ;-)

  

 

 

Le San Juan 5843m se situe dans la même vallée que le Maparaju gravi au début de notre séjour. Avec le Xa on avait pensé le tenter mais il fallait choisir, on ne pouvait pas tout faire. Ce sommet est vraiment intéressant de par sa longue arête effilée et problématique, qui promet de belles sensations.

Ce nom est donc redevenu d´actualité lorsque nous sommes reparti en montagne avec un autre ami. John, un américain qui bosse tous les étés sur Huaraz en proposant des tours en vtt. Il ne connait pas non plus ce sommet, c´est décidé, va pour le San Juan.

 

  

 

Quebrada Quilcayhuanca - camp de base Maparaju (sommet en haut à droite)

La façon de faire change de mes habitudes, taxi privé, ânes et ariero, grande tente canadienne pour le camp de base, de la bouffe pour un régiment, grand confort quoi, je ne vais pas me plaindre. Installés royalement nous nous préparons pour monter au Maparaju, John pour s´aclimater et moi pour finir cette course ( inachevée la première fois à cause du manque d´aclimatation qui m´avait complètement séché ). 

 

 approche sur le sentier                     

Le matin, levé 5h, nous suivons tranquillement le sentier jusqu´au col Abra Villon vers 5000m, on s´équipe, on suit quelques traces effacées par le vent, ça déroule, on franchit deux passages plus raides, avec de la glace cachée. Puis vient l´heure du choix, suivre la voie normale ou essayer la petite arête sud qui mène directement au sommet, évidement on opte pour le plus marrant. Direction l´arête, on change l´encordement, court à 2m, tirer des longueurs ou corde tendue longue serait inefficace vu le terrain et la qualité de neige, donc, pas tomber mon pote ! merci d´avance. C´est bien raide, on est au-dessus d´un à-pic sur l´autre versant, vue splendide mais y a du gaz, on vire à gauche, dans du sucre en poudre au-dessus de barres rocheuses, pas tomber mon pote ! oui je sais tu m´as déjà dis, tendue la corde hein ? oui, oui, avance. On traverse à flanc et on se rapproche du sommet, quelques mètres et on y est. Plein les yeux, c´est un petit sommet mais la vue sur les grands voisins vaut le détour, le Cayesh, tel une flèche de cathédrale, s´élance vers le ciel, le Huantsan toujours aussi imposant nous dévoile un nouveau versant, et le San Juan nous nargue de près, mais pas par cette face pour nous, trop engagée. Bon faut y aller, descente tranquille par la voie normale, le soleil a déjà bien chauffé les pentes, la neige est lourde. A la sortie du glacier ça coule à grands torrents, fonte des glaciers ? c´est sur, à ce rythme ils vont très vite disparaître.

         Cayesh vu du sommet

 

 

 

 

Panorama depuis le Maparaju - Huantsan - Tumarinaraju - San Juan

De retour au camp, un peu de récupération et on prépare le matériel pour le lendemain. Direction le camp moraine du San Juan, il faut redescendre la vallée une petite demi-heure et viser entre deux ruisseaux selon le topo, finalement on verra que c´est aussi pratique et plus agréable par les côtés plutôt qu´au milieu. C´est raide et on a récupéré nos gros sacs, pas de porteur aujourd´hui, on souffle, quelques raidillons où il faut mettre les mains, et enfin l´objectif  se dévoile, c´est le début des questions. Un peu plus loin voilà nos réponses en vue, un accès au glacier trop mauvais par le bas du à son recul impressionnant, il faut trouver un chemin dans les parois rocheuses pour monter une centaine de mètres et passer les séracs. Ensuite c´est du bon pour atteindre un petit sommet, puis une belle arête mais qui se transforme en véritable cauchemar, crevasses, séracs, corniches, tout y passe, peut être même l´obligation de faire une traversée super exposée sous des séracs et des parois rocheuses menaçantes. La sortie au sommet parait plus aisée mais ce gros passage nous semble beaucoup trop dangereux.

 Camp moraine, arête et sommet du San Juan

 

 

Alors ? essayer d´aller voir l´accès et le début de l´arête ? bof me dit John. Je laisse quand même un sac de matériel sur place, puis on redescend avec tout le reste, encore un but après le Huantsan, 2ème B4c-w (« chicken-wings comme disaient nos copines allemandes :o)

      Arête du San Juan versant Sud

 

 

 

 

Je pense remonter au camp pour trouver l´accès au glacier par les rochers et voir un col plus bas sur l´arête pour avoir une autre solution, têtu la mule ! Mais c´est sans compter sur le climat pourri d´Août, deux jours coincés sous la tente, merci John pour la prévoyance. Deux jours de lecture, écriture, nourriture, siesture et biture ( à non, on a oublié la bière et le Pisco ). Finalement John craque, il part sous la pluie chercher des porteurs pour nous rapatrier vite fait. Le lendemain je cours au camp moraine récupérer mon sac, et la caravane rentre sur Huaraz.

 trop dur, je rentre à la maison !

 

Pas glorieux cette sortie, mais qu´est ce qu´on était bien là-haut !

 

 

  

Publié dans guenilles

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